La fabrication chez Nitto Knitwear

Contrairement à ce que l’on peut penser, la première étape de création d’un pull n’est pas le dessin. Il est rare que l’on fasse un croquis du vêtement. Il s’agit en fait de l’écrire. On indique donc quel fil l’on a choisi, quelle machine va être utilisée, la taille des aiguilles, le point de tricotage, le serrage souhaité et la forme du pull. Un pull peut être pensé dès le stade de la recherche du modèle, cependant l’inspiration vient souvent du fil même. Ceci est possible grâce aux produits de qualité que nous proposent nos partenaires filateurs, en qui nous avons toute confiance. Il y a donc deux dynamiques pour faire un pull : soit le modèle est déjà trouvé et l’on cherche le fil approprié, soit l’on trouve son inspiration à partir du fil, suite à quoi l’on cherche le modèle le plus adapté pour le mettre en valeur.
Une fois le fil et le modèle sélectionnés, et le croquis fait, il faut se tourner vers le programmateur.

La programmation

Le programmateur décide des mouvements des aiguilles et fait en sorte qu’elles produisent la maille voulue pour les panneaux tricotés (le dos, le torse, et les manches). Il programme, à l’aide d’un ordinateur dédié, la machine à tricoter pour qu’elle produise seule le modèle choisi. De nombreux réglages sont à faire, notamment pour l’aiguille, le point de tricotage désiré…

Le tricotage


Une fois le programme fait et transmis à la machine, des réglages sont encore à faire. Il concerne principalement le fil. En effet, même si des années de savoir-faire aident la marque à produire des pulls de grande qualité, il faut constamment vérifier les productions de la machine pour s’assurer que les dimensions du tricot soient correctes. Le réglage de la machine peut prendre plusieurs heures, voire plusieurs jours. Chaque panneau tricoté sera ensuite lavé, repassé et foulonné pour atteindre son aspect final.
Le passage au lavage et le foulonnage modifient les dimensions du panneau, il faut donc encore s’adapter à la matière. D’où la complexité de fabrication du pull. Le lavage et le foulonnage interviennent dès que le vêtement est composé d’au moins 50% de matières naturelles. Toutefois, si ces deux étapes sont souvent essentielles, elles rallongent le processus de fabrication, et si le style le permet, elles sont parfois laissées de côté. Elles sont en fait des techniques d’ennoblissement.

Le Lavage


Le lavage est très important car il permet de fixer le fil et de le préparer au foulonnage où il gonflera et gagnera en douceur. Fixer le fil est important car il permet au pull de gagner en résistance et en durabilité. En effet, lorsque les panneaux sont lavés, ils sont soumis à des régimes très spéciaux. La température est réglée au degré près, de même pour la durée du temps de lavage. Chaque matière à son programme de prédilection afin de respecter le fil et le résultat souhaité. Par exemple, lorsque l’on lave un pull en mohair, on utilise un programme différent qu’un panneau tricoté en laine mérinos. Pour le mohair, il faut faire sortir le poil et éviter que le fil ne se fixe trop. On utilise donc peu de chaleur et on diminue la vitesse des tours. Pour la liane mérinos au contraire, on cherche à fixer les fils en profondeur, il faut donc plus de chaleur et plus de vitesse.

Le foulonnage


Avec le foulonnage, on cherche à faire tourner les panneaux à différentes vitesses dans un tambour pour faire sortir le poil. Il faut de la vitesse mais aussi de la chaleur, pour faire sécher la pièce qui sort du lavage. Plus les panneaux tapent contre les parois du tambour, plus le poil sort. Comme rappelé plus haut, le lavage et le foulonnage sont essentiels lorsque l’on utilise des pièces fabriquées avec plus de 50% de matières naturelles. Cela change complètement l’aspect du produit et le ressenti que l’on a sur la peau. Vous pouvez à tout moment confirmer nos dires en visitant notre atelier.

Le montage


Reste le montage, aussi appelé assemblage. Il s’agit d’assembler toutes les parties tricotées, tous les panneaux. Cette étape est réalisée grâce à une machine à coudre commune, et nous assemblons le dos et le torse avant de coudre le col et les manches. Si nos machines à coudre sont communes, leurs dispositions sont un peu différentes. Elles sont montées sur une grande table en bois et ont deux ou trois points de réglage en plus. Les machines utilisées sont souvent des Juky, Rimoldi ou Singer. Les surjeteuses, les plaques des surjeteuses, les remailleuses et les cuvettes permettent d’assembler le pull en fonction de sa matière et de la manière dont il est tricoté.
Si le pull est tricoté entièrement en mailles diminuées, l’on peut assembler directement le pull sans avoir besoin de couper la pièce. Il est monté bord à bord grâce à une cuvette qui fait passer un fil de chaque côté afin de créer un assemblage très pur, sans couture. On peut aussi utiliser une surjeteuse (pour assembler des t-shirts, des chemises, des jeans) afin d’attacher les parties entre elles. Cela permet de rendre les coutures plus solides ou d’apporter de l’originalité.
On commence par les épaules en assemblant le torse et le dos. Puis on pose le col avant d’assembler les côtés de la pièce. Les manches sont les dernières pièces à être posées.
Le remaillage, c’est l’assemblage le plus dur et le plus long. Il est surtout utilisé pour les cols et les emmanchures, mais cette technique demande beaucoup de temps car elle se travaille aiguille par aiguille et donc maille par maille. Chez Nitto Knitwear le surjet est privilégié.
Cela nous arrive de remailler certaines pièces, notamment pour le col, mais il faut que cela apporte une originalité certaine car cela nous prend quatre fois plus de temps que le surjet.
Nos pulls sont donc majoritairement assemblés avec une surjeteuse. Lors du montage, il faut régler le serrage en fonction de l’épaisseur du panneau tricoté mais aussi en fonction des fils utilisés. En effet, le plus important est de préserver la forme du produit. Il s’agit donc garder de la souplesse dans la couture pour éviter qu’elle ne fige le produit. Ainsi, il faut beaucoup de concentration et de précision, ce qui explique que cette étape prend entre vingt minutes pour un pull simple et une heure quarante pour un gilet complexe.

Le repassage


Après avoir cousu l’étiquette de la marque au col, l’étiquette de composition à l’intérieur de la pièce et la puce indiquant la taille, il faut repasser le pull afin d’aplatir les coutures et de donner la forme finale au vêtement pour qu’il soit porté.
La programmation, le tricotage, le lavage, le foulonnage, le montage et le repassage sont donc les étapes principales de fabrication d’un pull. Toutefois, si ces étapes sont nécessaires, le savoir-faire et les techniques utilisées depuis cinquante ans permettent la production de pulls de qualité, à l’aspect propre aux tricoteurs de Clamart, disparus pour la plupart aujourd’hui mais qui ont marqué l’histoire de la ville et du tricot.